L’IA ne vous remplacera pas ; elle fera de vous un meilleur chef de projet

L’année dernière, j’ai lu un article passionnant dans Harvard Business Review France, intitulé « À l’ère de l’IA, l'entreprises doit valoriser les soft skills » . En réfléchissant à ce texte, j’ai constaté que, dans de nombreux environnements professionnels modernes, notamment en gestion de projet, persiste un déficit d’empathie et de compétences interpersonnelles efficaces.

Historiquement, les méthodologies de gestion de projet se sont concentrées essentiellement sur les tâches, les processus et les outils, reléguant souvent le facteur humain au second plan. Au cours de la dernière décennie, et plus particulièrement grâce aux avancées des méthodologies agiles, l’inclusion, l’empathie et la communication ont progressivement pris de l’importance. Avec l’essor de l’IA, cette orientation ne sera plus seulement avantageuse, mais absolument nécessaire.

Tout d’abord, clarifions un point fondamental : l’expression « soft skills » est aujourd’hui dépassée. Ces aptitudes ne sont ni « douces » ni secondaires par rapport aux compétences techniques : elles doivent être reconnues comme de véritables compétences interpersonnelles, reflétant leur valeur essentielle dans le monde professionnel.

En tant que chef de projet, je consacre une part significative de mon temps à la saisie de données techniques, à la gestion des outils de pilotage de projet et à la mise à jour minutieuse des tableaux de bord et des rapports. Toutefois, à mesure que l’IA automatise ces tâches administratives et techniques, comme l’agrégation de données sur plusieurs plateformes, mon rôle évolue naturellement. Et cette évolution est déjà en cours : libéré des activités répétitives, je peux désormais me concentrer pleinement sur la négociation, le coaching, le mentorat et la résolution de conflits.

Imaginez un scénario où je peux arbitrer sans interruption entre des développeurs ou négocier des échéances avec différents responsables et parties prenantes, sans craindre qu’un rapport automatisé soit erroné par manque de données. L’IA n’affaiblit pas ma fonction : elle la renforce et l’enrichit. Cette transition correspond à l’esprit même des cadres agiles et des rôles de Scrum Master, conçus pour faciliter les interactions humaines et la collaboration.

Cependant, cette évolution soulève des défis. De nombreuses organisations manquent de la structure ou de la culture nécessaires pour développer efficacement ces compétences. Les contraintes budgétaires, les délais serrés et la résistance au changement freinent trop souvent leur développement. Les entreprises doivent s’adapter rapidement ; à défaut, elles risquent non seulement de prendre du retard sur le plan technologique, mais aussi de perpétuer des environnements de travail préjudiciables au bien-être de leurs collaborateurs.

Face à la crainte que l’IA ne supprime des emplois, en particulier dans la gestion de projet et les rôles de Scrum Master, je reste convaincu que nos postes sont protégés. L’IA rationalisera les processus, certes, mais la gestion de projet, la maîtrise de Scrum et les fonctions similaires reposent avant tout sur les interactions humaines, la gestion stratégique des parties prenantes et la prise de décisions nuancées, domaines dans lesquels l’IA intervient en soutien sans jamais remplacer l’expertise humaine.

En fin de compte, l’IA est un outil d’optimisation, non de substitution. Sa véritable force réside dans sa capacité à nous permettre de redevenir des leaders à part entière. Plutôt que de rester confinés derrière des feuilles de calcul et des tableaux de bord, nous pouvons diriger par l’exemple, appréhender le climat d’une salle et favoriser une collaboration authentique au sein de l’équipe.

Telle est la vision de l’avenir de la gestion de projet : un modèle dans lequel la technologie amplifie nos compétences humaines et nous permet de créer des environnements de travail plus empathiques et plus productifs.

Image de couverture générée avec ChatGPT.